L'animalerie. Un mot qui résonnait amèrement à ses oreilles. Comment peut-on enfermer des êtres contre leur volonté ? Révoltant. Oui c'était le mot. Tout dans ce lieu était révoltant : les dirigeants cruels du magasin, les hybrides confinés dans de minuscules cages. L'existence même de ce magasin était révoltante. Non, vraiment elle ne comprenait pas. Enfin, si. Elle comprenait. Après tout, dans ce monde, seul comptaient le plaisir des démons et la satisfaction personnelle de la famille royale. Les autres n'avaient aucune espèce d'importance à leurs yeux. Un sentiment de haine l'envahi. Ce sentiment qui ne l'avait pas quitté depuis que ces montres lui avaient arraché sa soeur. Elle le ressentait continuellement. Comme un poids dans sa poitrine. Un poids dont elle ne s'aurait se défaire.

Affalée dans l'espèce de cage en verre, qui la bloquait de tout mouvement, elle contemplait d'un air indifférent le magasin. Observant le flux incessant d'ombres entrer, sortir, s'arrêter devant une cage, demander le prix, et Repartir.

Elle était lasse de toute cette agitation. Comme passive. Parfois, des bribes de conversations lui parvenaient : " on en tirera un bon prix ", " celle-là elle ne vaut rien ", " il faut se débarrasser de l'autre là-bas, inutile " ...

Ainsi, au fil des semaines les hybrides non vendus, étaient soit envoyés dans un autre magasin, soit tué. Elle, elle aurait préféré être tué. Quoique, réflexion faite, elle s'en fiche. À ce moment-là, son sort n'avait plus aucune importance. Sa vie, elle-même, n'avait plus aucun sens. Être une esclave ou mourir . Que choisiriez-vous ?

Ainsi, la vie lui importait peu. Cependant cela faisait quelques semaines déjà qu'elle était là. Et personne ne l'avait encore acheté. Il faut dire que son regard froid et méprisant avait le don de dissuader les acheteurs potentiels.

" Regardez son visage clair, mielleux, sa peau délicate aux touchés, ainsi que ses longs cheveux bruns, soyeux, et ses grands yeux bleus.
Vous ne pourrez rester indifférent face à ses attributs généreux.
Sa voix mielleuse qui vous enivrera. Bien sûr, c'est sans compter sur son élégance et sa grâce des plus divines. "
Voilà, j'étais devenue un objet à vendre, à promouvoir.

Fermant les yeux, elle pénétra dans un monde bien à elle, un monde que personne ne pouvait lui enlever : le monde des rêves. Dans ce monde, elle était libre. Dans ce monde, elle retrouvait sa vie d'avant : sa soeur, son manoir, ses clairières. Un si beau rêve...

Elle entrouvrit légèrement les yeux, retombant dans la brutale réalité. Une démone plaquée contre la vitre, l'observait. Elle ouvrit complètement les yeux. La fixant d'un air froid et indifférent. Surprise par ce regard haineux, cette dernière se décolla de la paroi transparente qui la séparait de l'hybride.

Tout de suite après le gérant accourût afin de vendre son produit. Mais la cliente n'en voulait déjà plus.

Une fois cette dernière partie, le propriétaire de la boutique s'avança vers Lya avec énervement, donnant un grand coup dans la vitre, qui trembla sous sa force.

" Ce soir tu vas prendre cher sale hybride ! C'est la troisième vente que tu me fais louper aujourd'hui. Je vais te battre jusqu'à ce que tu en pleures sale bête !"

" Moi pleurer ? " Un rire moqueur se dessina sur son visage. " Ce sera surement de rire alors."

C'était le mot de trop. Elle le savait, si personne ne l'achetait aujourd'hui, sa vie se terminerait ce soir. Mais peu importe, sa liberté de parole est la dernière chose qui lui reste. Si elle devait mourir sur le champ pour en avoir trop usé, et bien le sort en est jeté.

Le gérant était dans tous ses états, mais se contrôlait un minimum, du fait de la présence de certains clients dans le magasin.

Après lui avoir lancer un regard mortel, il se dirigea vers un autre client qui éte dans la boutique depuis tout à l'heure.

Restant totalement impassible, Lya s'affala un peu plus sur le minuscule "oreillé" délavé de sa cage. Fixant la vitre sale, avec un ennui profond.

Que lui reservait donc le destin ? Alea jacta est ...