Roxane se tortillait les doigts, se mordillait tantôt la lèvre inférieure, tantôt ses ongles. Assise -non- enfoncée dans son siège, elle attendait que la salle se vide afin de sortir. Bien sur, elle avait le droit de sortir. Mais si on apprenait qu'elle était venue ici, les chants prendraient une autre tournure. Une princesse digne de ce nom ne doit pas se faire plaisir avec des choses telles que la musique autre que classique, ne doit pas regarder de film pour ce donner des idées, ne pas rencontrer des gens non approprié, ne pas parler à ceux qui ne sont pas connus, bla et bla et blablabla... Heureusement, elle avait fait en sorte qu'on ne la reconnaisse pas. Cheveux totalement détaché frôlant le bas de son dos avec une casquette, mèche barrant un quart du visage, une chemise blanche, un short et collant noir, des bottines assortie et un long manteau beige qu'elle refermerait dès que le soleil chatouillerait sa peau pour se glisser encore plus dans anonymat.

Une bande d'ami sortirent avant elle. Elle se releva, ajusta sa casquette essayant de cacher son visage le plus possible et enfonça ses mains dans ses poches. Ses pas étouffés par la moquette de la salle se sentaient maladroit, hésitant.
D'une certaine manière, cette tentative pour éloigner l'attention d'elle attirait sur elle un détournement des yeux. S'étant rendue compte des regards furtifs qui se portaient vers elle, la princesse poussa la porte et atterrit dans la petite partie qui laisse deux choix : toilette masculine ou féminine. S'engageant dans les bonnes, elle s'observa un temps dans le miroir avant de soupirer. Elle avait même mit du maquillage noir pour agrandir son regard et ses yeux. Si elle avait été normale, elle ne serait pas la à se regarder. Si elle n'avait pas eu cet hiérarchie, sa vie aurait été infiniment meilleure. Si seulement si.

- Idiote. dit-elle on contemplant son regard.

Après un second soupir, elle souleva sa casquette, passa une main distraite dans ses cheveux, avant de reposer son chapeau, de manière plus "habituelle". Remettant ses mains dans ses poches, elle retourna affronter la foule, plus assurée, plus discrète dans sa manière de se déplacer, plus féline, plus sombre, plus inaperçue. Elle ne déclencha pas le même effet. Non pas parce qu'elle avait changé sa manière de se présenter, mais parce que la populace affluait.
Trop dense à son gout, elle s'assit en tailleur sur un siège rougeâtre, attendant que la pièce se vide. Tout en regardant ses mains et la montre à gousset qu'elle tenait, l'ouvrant et la refermant, elle en oublia le monde qui l'entourait.
Lorsqu'elle releva sa tête, il ne restait qu'une vingtaine de personne. Lentement, elle se releva et d'une manière nonchalante se dirigea vers la sortie sans regarder devant elle. Elle poussa la lourde porte et s'avança dans le long couloir sombre et insonorisé qui sépare la réalité du monde cinématographique.