Se trouvant dans une ville plutôt loin de la plage, il avait fallu un bon moment avant d'y arriver. La première heure à pied s'était effectuée sans trop de soucis. A la deuxième, la chaleur commençait à se faire sentir. Et à la troisième, Gaël opta pour s'arrêter à un arrêt de bus au prochain village. Tous les habitants de ce dernier semblaient pressés d'aller d'un endroit à un autre. certains ne cessaient de s'éponger le front pour les plus âgés, des femmes n'avaient pas hésité à sortir des ombrelles de style du VIIe. L'arrêt de bus, placé non loin, était bondé. Et pas seulement parce que beaucoup de personnes voulaient un moyen de transport, mais parce que l'abri baignait dans l'ombre depuis un bon moment. En maugréant, Gaël fit signe à Kimyou, qui l'avait accompagné, de le suivre. Il n'hésita pas à foncer dans le tas et même à pousser des passants pour se frayer un chemin afin d'avoir une place à l'ombre. Mais cette position était plutôt désagréable. Le jeune homme se sentait pressé comme un fruit prêt à finir en cocktail.
C'est à ce moment précis que lui vint une idée. Pas très correcte, il fallait l'avouer, mais bon...
Ainsi, il dégaina son sabre et cria presque :

-- Ca fait des jours que j'ai pas tué ! Je vais faire un massaaAAAACRE !!"

Et ça fonctionna très bien. Tous ceux qui se trouvaient alors autour de lui s'enfuirent en hurlant. Seule une vieille dame tremblante était restée assise sur le banc de l'abri. Vu son appareil auditif, elle devait être quasiment sourde comme un pot.
Satisfait de son petit effet, Gaël rangea son sabre dans son fourreau et s'installa tranquillement sur le banc en soupirant d'aise.

Tout le long du voyage; je n'avais cessé d'essayer de m'enfuir. Mais toutes mes tentatives furent vaine. Il me rattrapait à chaque fois. Toutes mes tentatives étaient un échec total.

La marche était dure et épuisante. en plein soleil, avec cette chaleur étouffante... La fatigue aux yeux, la faim au ventre... et surtout, j'avais soif. Au combien soif. J'aurais tué pour une goutte d'eau. Je peinais à avancer, et avais de plus en plus de mal à essayer de m'enfuir. Quand soudain je vis un point d'ombre. Enfin ! Mon "Maître" s'y glissa. Puis, hurla.

- Ca fait des jours que j'ai pas tué ! Je vais faire un massaaAAAACRE !!"

Je le vis dégainer son épée, et la foule pris la fuite en hurlant, courant de tous côté.

Je vis là alors une chance inestimable de me mêler à la foule et disparaître dans celle ci. Et c'est se que je tentais.

Je courrais parmi la foule.Mais à terrain presque découvert, cela relèverais du miracle de ne pas me faire choper ; aussi rapide sois-je. Je courus alors jusqu'à trouver une cachette. Un arbre, une voiture, le coin d'une boutique... je ne savais où aller. Jusqu'à se que je trouve un buisson de ronce. Plutôt épais. Personne ne viendrait me chercher là dedans ; et personne ne pourrait penser que quelqu'un s'y cache.

Je me glissais alors à travers les épines, m’écorchant la peau. Je dis me retenir de pleurer et retenir ma voix qui ne demandait qu'à crier. Après tant de temps dans la foret ; j'avais l'habitude des plantes douloureuse. Mais rien n’empêchait que je n'aimais pas ça.

Je m'allongeait en boule, protégeant mes yeux dans le buisson. J'attendrais le plus longtemps possible jusqu'à qu'il soit partit... et pourrais enfin sortir.

Malgré tout, la peur grandissait en moi. Je n'arrivait plus à rester impassible, la panique, le stresse, la peur... tout cela était trop grand. J'avais peur de me faire attraper. Peur de ne jamais pouvoir m'enfuir et peur des conséquences de mes tentatives de fuites.

Je restais là, recroquevillé dans mon buisson, attendant comme une petite souris piégé dans son trou de voir si le chat passerait à coté sans m'y trouver.

Perché sur son toit, Gaël avait beau regarder de tous côtés, il n'apercevait Kimyou nulle part. Il décida par conséquent d'employer une technique plutôt cruelle. Mais ayant des penchants plutôt paresseux et surtout n'ayant pas envie de perdre du temps à fouiller toute la ville, et à courir ainsi le risque que son unique esclave ne s'enfuyât par un autre côté pendant ce temps, il ne trouva pas d'autre solution.
Se plaçant sur le rebord extrême du toit, au risque de tomber dans le vide et s'écraser lamentablement sur le bitume, Gaël étendit ses bras de chaque côté de son corps, perpendiculaires à celui-ci, et ferma les yeux. L'air s'amplifia et sembla ne plus se diriger que vers le jeune homme. Soudain, des cris commencèrent à percer les bruits de moteur des voitures qui défilaient, tandis que des sortes de petites paillettes aussi épaisses que des points de phrase parvenaient jusque Gaël. Au même moment, des passants s'accroupissaient en criant de douleur, et leur peau se décomposait lentement, laissant voir la chair à vif. Gaël tendit l'oreille. Parmi les cris qui montaient, l'un d'eux lui sembla familier. Sans cesser d'aspirer les particules vitales des habitants de la petite ville, il se dirigea vers l'endroit d'où provenait ce cri. Lorsqu'il le trouva, il cessa immédiatement son absorbtion. Les particules alors en cours de route se stabilisèrent brusquement dans les airs. Puis, après avoir lentement ramené ses bras vers lui, Gaël les rabattit brusquement, renvoyant ainsi toutes les particules prises à leurs propriétaires premiers.
Gaël se pencha légèrement sur le buisson de ronces à l'ombre d'une supérette et d'un grand arbre. Une petite tête rose y remuait avec douleur.

-- Kimyou ! Quelle coïncidence. Jolies ronces, pas vrai. Je n'aurais pas choisi plus confortable endroit.

Sur ces mots, il dégaina son katana et promena doucement son doigt sur la lame blanche, appuyé contre le mur latéral gauche de la supérette.

-- Si tu as réussi à te faufiler là-dedans, je suppose que tu n'as pas besoin d'aide pour en sortir, mh ?

Je m'endormais presque. Les ronces ne me faisaient plus mal à présent. J'étais immobile et respirais à peine pour ne pas bouger. C'est alors que je sentis une vive douleur dans tout mon corps. Comme si les ronces me soulevais toute la peau. La douleur m'arrachas un cris et quelques gémissements. Je me tordais dans mon buisson, affolé, ne comprenant pas se qui se passait. J'avais peur. Quel était ce buisson ? était-il hanté ? allais-je mourir ici, seule ? dans un buisson de ronce...? Pourrir parmi les épines ? J'avais peur, mais je ne voulais pas sortir. De toute façon, je ne pouvais bouger.

C'est alors que j'entendis une voix.

- Kimyou ! Quelle coïncidence. Jolies ronces, pas vrai. Je n'aurais pas choisi plus confortable endroit.

Je sursautais. Mes yeux s'arrondirent. Non... Comment avait-il fait ? M'avait-il entendu... ? Je tremblais ; à la fois du stress et de la douleur toujours vive. En plus, il se moquait de moi...
J'entendis le bruit de sa lame sortir de son fourreau. Je ne respirais plus ; je ne bougeais plus.

- Si tu as réussi à te faufiler là-dedans, je suppose que tu n'as pas besoin d'aide pour en sortir, mh ?

Il étais drôle ! comment aurais-je pus sortir d'ici ? surtout avec cette douleur qui me paralysait...
Je ne répondis pas et restais là, en foetus. Tremblante, des larmes coulant le long de mes joues. Je serrais les dents, impuissante. Je me sentais vraiment impuissante et vulnérable.

Encore une fois, il m'avait eu...

-- Disons que tu es tombé sur LE mauvais maître. dit-il avec une ironie évidente.

D'un coup sec, il tranche les ronces qui faisaient obstacle à Kimyou, puis rangea son sabre et attrapa Kimyou par les bras. Il la souleva d'un coup sec, en essayant de ne pas trop la remuer dans les ronces. Ensuite, au lieu de la reposer sur le sol, il la balança sur son épaule comme un sac de pommes de terre, la maintenant par les jambes. Ceci fait, il se dirigea vers le bus, qui venait d'arriver et attendait que les dernières personnes, qui étaient revenues après s'être assurées que Gaël n'était plus trop à proximité, soient montées. Malheureusement pour ces dernières, elles allaient se le coltiner tout le trajet.
Ce dernier se déroula dans un silence total, tout au long duquel les voyageurs ne cessèrent de toiser Gaël et son étrange bagage. Ils ne cachèrent pas leur soulagement lorsque le bus s'arrêta en bordure d'une immense plage et que le jeune homme aux cheveux flamboyants descendit du bus, toujours chargé de Kimyou. Le bus reparti, ils étaient seuls.
Mais lorsque Gaël se dirigea vers la mer, ils purent remarquer la présence de quelques petites échoppes exotiques une centaine de mètres plus loin. A cet endroit, en fait, les touristes affluaient.
Et c'est tout à fait vers la direction opposée qu'alla Gaël, toujours plus en s'approchant de la mer.
Il reposa Kimyou au bord de l'eau et mit son sac entre deux rochers. Il en sortit un masque et un tuba.

Je me laissais porter, à demi endormis. J'avais besoin d'un peu de repos, après tout ça, mais me refusais à dormir complètement. on ne sais jamais...

Il marcha un long moment. j'entendais déjà les vague, et sentais les embruns sur mon postérieur et mes jambes. cela me surpris, mais n'y portais pas beaucoup d'attention. c'était même plutôt agréable. Je ne disais mot.
Je sentis alors que je basculais en arrière et lâchais une sorte de gémissement de surprise, me réveillant complètement alors que mes pieds touchaient le sable.

Mon ravisseur me posait sur les grains dorés qui brûlaient ma peau. J'avais déjà vue, du sable... Mais jamais autant, et jamais aussi chaud. C'était agréable...
Fatigué et quelque peu apaisé, je m'allongeais en foetus sur le sable, me blottissant contre les grains pour m'y faire ma place. Instinctivement, je lâchais en boucle un espèce de "ron-ron" sans même m'en rendre compte. peu à peu j'oubliais un peu tout ; le camp où j'avais passé mon enfance, ma liberté volée...

à cet instant, seul l'instant présent ne comptais ; cet instant apaisant où je me sentais enfin apaisée.

Je restais sur le sable en ignorant les objets qu'il m'avait lancé. Le soleil tapait sur ma peau, et je me perdais dans mes pensées. je regardais tout autour de moi, et me mis à fixer d'un air détaché l'homme qui se déshabillait à coté, avant d'aller planquer ses affaire et de partir vers les vagues. Il m'attrapa alors sans que je ne m'y attende et me releva de force. Je sursautais et manquais de tomber. Il me fit alors signe. Mais je l'ignorais alors qu'il disparaissait sous l'eau. Je n'aimais pas l'eau. J'en avais peur, bien qu'elle m'était vitale. De plus, je ne souhaitais ni mouiller mes vêtements, ni me dévêtir.

Alors qu'il était sous l'eau, je m’éclipsais. Je savais qu'il finirais par me rattraper. Alors je choisis de juste sortir de son champ de vision afin de retarder le moment où je devrais le suivre le plus longtemps possible. Je partis alors en prenant soin d'effacer mes traces derrière moi, jusqu'à là où il avait caché son sac. Je m'allongeais alors de nouveau dans les grains chaud et doux, la tête posé sur le sac de tissus. C'était la première fois que je venais à la plage, et cela me plaisait beaucoup... Tout aurait été parfait, sans lui. Sans l'eau.

Car au fond, je devais avoir aussi peur de l'un que de l'autre.

Lorsque Gaël revint à la surface et prit une bouffée d'air, ses cheveux roux trempés et collés à son front, la plage était déserte à l'endroit où il l'avait quittée. Kimyou s'était encore échappée. Gaël frappa du poing dans la masse liquide, furieux, et cracha l'eau salée qu'il avait gardé en bouche. Il nagea rapidement vers la plage et courut sur le sable, cherchant partout. Quelle plaie, cette fille ! Elle ne pouvait pas fuir une autre fois, non ? Il aurait dû l'attacher, tiens. Avec une laisse en caoutchouc.
Si énervé qu'il devait modérer sa respiration, le jeune homme commença à se téléporter partout. Il le fit tant que cette partie de la plage fut bientôt parsemée de vapeur de soufre, qui mit un petit moment à s'évaporer complètement.
Mais il ne la trouvait pas.
Nulle part.
Cette fois, elle semblait avoir réussi. Seulement, il ne la laisserait pas partir comme ça.
Redoublant d'efforts, il fouilla tout. Absolument tout. Jusqu'à disparaître dans un nouveau nuage. Mais le silence s'installa, juste brisé par la mélodie des vagues. Il ne réapparut pas dans les environs. Comme s'il était parti chercher complètement ailleurs.

Je le vis se téléporter de partout. J'essayais de ne pas trop bouger, prise de panique. J'avais peur qu'il me trouve. Si j'étais découverte ; je ne préférais pas imaginer se qui pouvait se passer. mais plus je le voyais me chercher dans des endroits improbable plus je pensais à une chose... une chose infime... Il était CARRÉMENT CON. Il pensais que je ne pourrais pas m'approcher de son vulgaire sac ? Je me retenais de rire. Il n'étais pas si futé qu'il en avait l'air enfin de compte... c'était plutôt amusant.

Je blottis ma tête contre son sac pour éviter de rire. Et commençais à fermer les yeux. Je savais qu'il ne reviendrait ici qu'après avoir abandonné les recherche ; j'avais donc le temps de m'enfuir et préférais rester ici un moment, en sécurité...

Et alors que le vent me recouvrait légèrement de grains dorés, je sombrais dans les bras de Morphée.

Je dormis d'un sommeil profond. Enfin, depuis des jours, je pouvais dormir convenablement. je n'avais presque pas dormis, ni mangé, depuis ma capture. Et je n'étais pas prête de me réveiller de si tôt. De toute façon, j'avais le temps... Du moins c'est se que je croyais.
Rêvant d'une part de tarte, je ne sentais pas l'eau qui commençait à monter. Enfin, pas au début. Lorsque je fus submergé par l'eau salée, j'ouvris les yeux en sursaut. Prise de panique, je grimpais sur le sac qui me servait d'oreiller.

Je n'arrivais pas à crier, ni à bouger. Je voyais l'eau monter peu à peu. Et les branches de l'arbre le plus proche étaient trop fragile ; surement à cause du sel de l'eau.
Je ne voyais aucune issue. J'avais une peur panique de l'eau...

Et je n'ai jamais eu l'occasion d'apprendre à nager.

Je commençais à paniquer, battant de mes mains l'eau salée qui me recouvrait peu à peu. Cette étendue profonde de liquide meurtrier m'immobilisais de terreur pour je ne sais quelle raison. Je ne pouvais que trembler ; regardant l'eau avancer de mes yeux rond, la bouche ouverte comme un poisson hors de l'eau sans qu'aucun cris ne puisse en sortir.

Alors que je me croyais définitivement abandonné dans cette crevasse dont le liquide attentait à ma vie, je sentis quelque chose me tirer en arrière. Enfin, un son sortis de ma gorge. Mais celui-ci était si faible qu'il semblait plus à un gémissement qu'à un cris.

La force qui m'avait empoignée me jeta sur le sable et j'eu juste le temps d’apercevoir une chevelure rouge se diriger dans l'eau et en ressortir quelques minutes plus tard, riant au éclat, un bijou étincelant en main.

Je ne compris pas, tout d'abord, qu'il s'agissait de mon nouveau crétin de maître et qu'il venait de me sauver. J'étais toute secouée, à la limite de l'inconscience.

Je laissais alors tomber tout mon corps dans le sable, totalement livide.