« Froid.. Sombre.. Liberté.. Soleil.. Chaleur.. »

Ce fut les mots que je ne cessais de répéter depuis le fond de ma cage, moi, qui était recroquevillée sur moi-même avec une petite couverture qui n'était même pas épaisse et laissait passer un peu le froid et cela devait me suffir pour ne plus avoir froid mais au final j'avais toujours autant froid. Posant délicatement mes doigts sur mon cou ainsi que sur mon pied, je sentais un collier et une chaîne qui me retenaient « prisonnière » de ce lieu. Ce lieu, lequel était-il ? Difficile à décrire lorsqu'on a les yeux à peine ouvert, je jetais de rapides regards autour de moi et j'avais pu voir d'autres personnes si je peux les nommer ainsi qui sont dans les mêmes circonstances que les miennes. Bref, ce n'était pas comme si je me plainais souvent voir tout le temps, mais ce lieu ne m'était pas vraiment approprié, j'avais froid, la nourriture ne venait pas d'un restaurant deux étoiles tandis que le confort était pire que dans les bidonvilles tous ça pour dire que j'étais traitée telle une moins que rien et on me battait souvent.

Lorsque je levais les yeux, je pouvais voir qu'il faisait jour, quel jour nous étions, je n'en avais aucune idée, je savais juste que le soleil rayonnait et qu'il y avait peu voir pas de nuages à l'horizon, une journée assez chaude je dirais mais allais-je enfin sortir de ce todis miteux et affreux que les autres « personnes » nommaient le « Petit marché », baissant alors mes yeux pour fixer les gens qui passaient devant moi, j'avais pu voir le visage de certains d'entre eux. Il y en avait qui étaient défigurés, d'autres avaient de sublimes visages tandis que d'autres étaient sans expressions cependant peu de personnes passaient devant ma cage mais je levais la tête lorsque j'entendais une voix qui semblait m'appeler, qui était-ce ? Aucune idée mais j'avais déjà entendu cette voix quelque part et là d'un coup de bâton de fer, frappait contre les barreaux de ma cage en me hurlant dessus pour que je m'approche des barreaux afin que l'on puisse « m'admirer ». C'est ce que je faisais et faisant de petits pas, j'étais enfin arrivée près des barreaux en les empoignant collant mon visage à cette cage.

Je regardais à qui j'avais affaire lorsque je voyais une femme avec de jolies formes mais des doigts crochus me pointer tout en affichant un sourire effrayant, prenant peur je me réfugiais dans le fond de ma cage montrant les crocs et les griffes pour être prête à attaquer la femme. En me voyant agir, celle-ci croyait que j'étais folle ou je n'étais qu'une sauvage alors cela la décourageait et elle faisait demi-tour pour aller acheter l'hybride juste à côté de moi, il était en meilleur état que moi et son « pelage » semblait plus magnifique que le mien mais cet hybride ce fut mon ami durant les journées que j'avais passé ici et jetant un dernier regard à celui-ci j'avais compris que c'était la dernière fois que je le reverrais alors une larme s'échappait afin de longer ma joue pour atterrir sur le sol. Soupirant une nouvelle fois, j'allais encore passée une nuit très froide dans ce maudit marché.  

Grattant le sol sous mes pieds avec mon ongle, j'attendais qu'un miracle arrive et qu'on puisse m'acheter cependant personnes ne semblait venir et le temps passait, la journée avançait très lentement mais chaque seconde pour moi n'était que martyre. Ne croyant plus à aucun espoir, j'entendais le son d'une voix qui m'était inconnue, me rapprochant timidement de la cage, j'avais pu apercevoir avec mal qu'il s'agissait d'un homme, il semblait si élégant et si .. Brillant, je pouvais voir son magnifique regard bleu et sa taille, je semblais si petite à côté de lui. Il semblait parler avec le vieux vendeur barbu qui n'était autre que mon marchandeur. Je restais silencieuse et j'espérais à tout prix pouvoir enfin être achetée et quitter définitivement ce lieu, cependant je ne disais rien et me contentais juste d'admirer le jeune homme face au marchandeur.

Alors que les lèvres des deux hommes en face de moi bougeaient, je lâchais un petit soupire de désespoirs sachant pertinemment que ce n'était pas aujourd'hui que je sortirais. Faisant alors demi-tour sur mes pas, j'allais le recoucher dans le fond de la cage attendant alors celui ou celle qui me ferait sortir cependant mes oreilles avaient entendu comme des morceaux de métal se cognant les un aux autres, je tournais la tête et j'avais pu voir que le vendeur avait son trousseau de clefs avec lui et s'apprêtait à ouvrir ma cage, d'un air étonné, je ne bougeait pas d'un seul centimètre sentant l'excitation mais aussi la joie monter en moi. Et d'un mouvement de clef, il ouvrait la porte de ma cage en me faisant sortir, je sortais sans aucun sourire bien qu'au fond de moi, je sautillais de joie. Mon nouveau maitre me prenait avec lui tout en m'emmenant vers la sortie, je le suivais de près car je n'avais aucunement envie de rester dans ce lieu infecte, jetant un dernier coup d’œil en arrière j'avais pu voir le vendeur avec un immense et horrible sourire tandis que les autres hybrides me fixaient avec un air d'admiration. Ce ne fut que beaucoup plus loin, hors de la vue de mon ancien vendeur que mon maitre m'adressait la parole. Je trouvais qu'il avait une jolie voix et elle lui correspondait beaucoup, ses premiers mots commençaient par un « Désolé ». Je le regardais surprise mais ensuite je compris de suite où il voulait en venir et je m'étais seulement contentée de le regarder.

Un petit coup de vent me faisait alors cligner des yeux perdant pendant quelques secondes mon maître de ma vue, cependant lorsque je ré-ouvrais les yeux, je le voyais me tendre quelque chose alors qu'une fraction de secondes avant il n'avait rien dans les mains. Mes yeux regardaient alors ce qu'il tenait dans les mains avant de les remonter pour le regarder dans les yeux, il me disait alors qu'il me donnait cette bourse afin de pouvoir m'acheter quelque chose à mettre mais il en profiterait aussi pour refaire sa garde-robe, ce fut alors la première fois depuis qu'il était devenu mon maitre que je le voyais sourire. Je tendais alors mes mains pour recevoir ce qu'il voulait me donner, en le prenant dans le creux de mes mains, j'affichais un petit sourire que je faisais rapidement disparaître lorsque je m'adressais à lui, je m'inclinais rapidement pour rester polie envers lui.

« M-Merci beaucoup.. ! »

Je restais dans cette position lorsque j'entendais une nouvelle fois le son de la voix de mon maitre qui s'adressait à moi, je n'osais pas croiser son regard alors je restais dans la même position afin d'affirmer mon statut d'esclave. Mon nouveau maitre s'était présenté à moi, ce qui faisait remuer mes oreilles pour mieux retenir son nom, car je le devais, c'était mon devoir en tant qu'esclave. D'après ce que mes oreilles avaient pu entendre mon nouveau maître se nommait Edward Salvatore, je trouvais que ce nom lui correspondait bien et aussitôt je m'empressais de trouver les mots. Je laissais un petit laps de temps s'écouler entre sa réponse et la mienne. Je ne trouvais pas les mots pour lui parler, devrais-je lui parler de façon soutenue ? Ou bien familière? Ou encore courant ..? Après ses dires, je ne faisais qu'un petit mouvement de tête qui lui était destiné avant de ne prendre une voix un peu tremblante tout en « m'amusant » avec la bourse qui se trouvait entre mes mains.

« Comment vous le dire .. Je me nomme .. Enfin .. On m'a nommé Mana.. Maitre Edward. »

Je bégayais tellement que j'arrivais à peine à faire une phrase correctement, peut-être était-ce sous l'effet de la joie que j'étais ainsi ? Peut-être parce que je me sentais un peu libre que je n'arrivais point à m'exprimer comme il le fallait. Je me calmais tout doucement et reprenais alors de plus belle ma réponse et affichait alors un petit sourire.

« Je .. » M'incline une nouvelle fois. « Prenez soin de moi ! »

Je devais lui être reconnaissante et d'ailleurs, je le voyais tel un héros celui à qui je me plierai, celui que j'écouterai, celui qui m'avait enfin fait partir de ce lieu maudit, puant et enfin celui que je protègerai. Une nouvelle fois, j'avais l'impression au fond de moi d'être impolie et je trouvais que j'agissais d'une mauvaise façon, que je n'étais peut-être pas digne à être son esclave. Aussitôt à peine avais-je terminé ma phrase que j'en recommençais une autre.

« Excusez-moi d'agir ainsi ! Je vous prie de m'excuser, Maître. Je vous suis.. »

Ne voulant pas le perdre des yeux, j'empoignais alors un petit bout de son haut et je m'efforçais de relever la tête afin de ne voir que le dos de celui-ci. Au fond de moi, je me demandais bien si j'allais bien vivre ou alors, peut-être allais-je vivre comme avant, plusieurs pensées me traversaient la tête mais lorsque je regardais Maitre Edward qui se trouvait de dos, j'étais comme un peu rassurée par la situation.

Mon nouveau Maître Edward m'avait de nouveau interpellé pour me demander si je souhaitais simplement changer de nom ou bien le conserver, n'ayant jamais su à quoi cela pouvait bien servir à par pour donner des ordres, je posais mes mains derrière mon dos et affichait un sourire gêné qui lui était directement adressé mais mes yeux ne pouvaient se poser sur le visage de mon maître qui m'éblouissait tellement. Tremblante, nerveuse à l'idée de chercher quoi lui répondre, je me tortillais dans tous les sens pour lui trouver une réponse convenable, il fallait l'avouer, je n'ai jamais reçu d'autres titres pour me nommer à part peut-être le tout premier que maman et papa m'avait donné. Les yeux toujours rivés en direction du sol, je laissais un peu place à mes souvenirs, celui de ma création, ma "naissance" à jusqu'à maintenant où il fallait se rendre à l'évidence que je n'avais jamais porté de nom outre que celui de Mana.. Ah, si il y a eut un à un autre moment où l'on m'avait appelé autre que Mana, d'une voix tremblante, j'avais tout d'abord hoché la tête avant de ne lui répondre :

« Vous savez, maître.. Mana me convient parfaitement.. Je ne souhaite pas changer.. Je .. Je préfère Mana à mon autre prénom .. »

Je m'étais tu un petit instant hésitant longuement à lui révéler l'autre nom, mais je ne voulais pas avoir de secrets pour mon maître afin qu'il ne puisse pas me maltraiter, je ne voulais pas non plus qu'il ait des regards plutôt mauvais par rapport à moi. Je lui avais jeté un rapide regard pour voir s'il m'écoutait toujours et effectivement il me regardait toujours attendant une réponse de ma part, bégayant légèrement avant de ne détourner le regard pour ne pas croiser le sien, j'avais repris de plus belle.

« Je.. Autrefois je portais le prénom de N°5398.. C'est vraiment moins joli que Mana. »

Après mon petit aveu qui me rendait soudainement nostalgique, il m'avait tiré de ma rêverie pour avancer, je ne sais où peut-être vers un endroit probablement magique. Le suivant toujours, j'étais positionnée derrière lui en me tenant à lui ne voulant pas le perdre de vue. Trop occupée à suivre mon maître, je ne m'étais pas rendue compte qu'on me jetait des regards plutôt étranges lorsque je passais à côté d'eux cependant tous ces regards semblait inquiéter Edward qui s'était tourné vers moi pour me parler et instinctivement j'avais levé les yeux vers lui. Dans son regard bleu comme le ciel qui rendaient mes pommettes un plus rouge à chaque seconde, il s'était donc exclamé d'une voix vraiment douce et agréable à entendre si je ne voulais pas aller découvrir l'endroit où j'allais maintenant résider et qu'il valait mieux abandonner l'idée d'aller faire du shopping. J'avais incliné légèrement la tête sur le côté ne comprenant pas vraiment ce changement, pourquoi avait-il décidé de changer de plan ? J'en avais aucune idée.

Je m'étais rendue compte que lorsqu'un homme plutôt grand et mince avait passé sa main sur l'une de mes fesses en la pressant me faisant sursauter, alors que mes yeux se posait sur celui qui m'avait fait ça, je m'étais rendue compte avec peur que la plupart des personnes qui m'entouraient me fixaient avec un air qui me faisait très peur au point que j'en devenais gênée et que je voulais simplement disparaître. Je ne voulais plus qu'on me regarde de cette façon horrible et là, je me remémorais alors les moments où j'étais encore dans ce marché, où des personnes passaient et s'arrêtaient devant ma cage avec un regard étrange. Horrifiée par la situation, j'essayais de cacher   tant bien que mal mes fesses avec mon bout de tissus qui me servait de vêtement hélas, il était un peu trop court pour que je puisse le faire et il était vrai que sans ce petit tissus je serais nue. Gênée par cette pensée, je me cachais le visage dans le creux de mes mains et de peur qu'il ne m'arrivait quelque chose, j'avais avancé pour me mettre en face de mon Maître et de me blottir contre lui comme si je cherchais de la sécurité, comme si je savais que blottit contre lui, il ne m'arriverait rien et d'une toute petite voix, je lui avais répondu sans pour autant le fixer :

« Je veux bien découvrir ma future maison, si cela ne vous dérange pas.. »

Après mes dires, j'avais levé la tête vers son visage et je le regardais avec un visage apeuré, les pommettes toujours aussi rouges, je n'attendais plus que sa réponse qui pouvait me faire basculer à tout moment après tout n'a-t-il pas tous les droits sur moi ? De nouveau, son regard avait croisé le mien et là, je ne voulais pas baisser les yeux je voulais qu'il comprenne ce que je ressentais à l'instant c'est-à-dire de la peur et de l'insécurité. Avant de ne terminé ma phrase d'une voix gênée et très tremblante comme si j'allais éclater en sanglot, je ne le lâchais pas du regard et lui avait dit d'une toute petite voix aussi :

« J'ai vraiment peur dans cet endroit, Maître Edward.. »